Le maire de Saint-Épiphane Jean-Pierre Gratton semble définitivement avoir des difficultés à tolérer les caméras au conseil municipal. À la suite de la séance du 10 avril au cours de laquelle il avait fait expulser la caméra du Réseau d'information sur les municipalités, une séance extraordinaire a été convoquée en catimini le 3 mai suivant, afin d'adopter un règlement interdisant la prise d'images et de son pour les citoyens.
Ainsi, lors de la dernière séance tenue le 7 mai dernier, le porte-parole du Réseau Roger Plante n'a eu d'autre choix que d'éteindre sa caméra en présence de policiers de la Sûreté du Québec. « L'adoption du règlement nous paraît inutile puisque le maire expulsait déjà les caméras au gré de sa volonté », observe M. Plante.
Le maire Gratton a d'ailleurs fait montre d'une anormale animosité envers le porte-parole du Réseau, en lui demandant qui l'avait invité aux séances du conseil et ce qu'il faisait là :« Faites-vous partie de la municipalité, vous? C'est fait pour les gens de la municipalité, c'est pas fait pour les gens qui viennent de France, crisse! » Le Réseau voudrait rappeler au maire que les séances de conseil sont publiques et que chacun peut y assister librement sans justifier sa présence. « Ce seul comportement illustre bien la vision féodale que certains maires ont de la démocratie municipale », assène le porte-parole.
Le Réseau croit que les citoyens de petites municipalités n'ont pas à être des citoyens de seconde classe et ont droit à des institutions transparentes. Les fondements idéologiques du règlement adopté vont purement à l'encontre du mouvement de gouvernement ouvert et d'imputabilité qui caractériseront les démocraties de demain.