Le Réseau d'information sur les municipalités réagit à l'offensive du préfet de la MRC Michel Lagacé à son encontre.
D'abord, il convient de rappeler que ce n'est malheureusement pas la première fois que le préfet tente de discréditer le Réseau et son porte-parole Roger Plante. En 2009, la MRC avait d'abord démenti, puis confirmé des informations qu'elle avait elle-même fournies au Réseau et mettant dans l'embarras le maire Napoléon Lévesque au sujet de ses absences au conseil des maires. À cette occasion, le Réseau avait été accusé faussement d'avoir falsifié des données.
De plus, le préfet accuse le Réseau de submerger les municipalités rurales de demandes d'accès à l'information abusives, ce qui est plutôt farfelu puisque le Réseau n'a fait qu'une seule demande par municipalité rurale depuis sa création, demande que certaines municipalités ont traité dans un temps record puisqu'elle ne concernait que des procès-verbaux et certains documents publics existants.
Concernant les demandes faites à la MRC, le Réseau n'en fait guerre plus qu'une par an et la MRC y répond d'ordinaire assez rapidement puisque les documents demandés sont peu nombreux et généralement en format électronique. En 2011, le Réseau a fait à la MRC deux demandes concernant trois documents : le compte de dépenses de M. Lagacé pour 2010-2011, le tableau des quotes-parts et un rapport de faisabilité. Il est donc infondé de qualifier les demandes du Réseau d'abusives.
Comme l'affirme M. Lagacé, le Réseau n'a pas d'existence légale. « Nous ne croyons pas qu'un groupe de citoyens d'envergure locale ait besoin de se constituer en personne morale. Mais nos collaborateurs sont prêts à faire les démarches nécessaires si jamais nous le jugeons utile », mentionne Roger Plante. Contrairement au message que le préfet tente de véhiculer, le Réseau n'est pas constitué que de son porte-parole. Mais considérant que ce dernier est régulièrement cible d'attaques personnelles par des élus, il ne faut pas s'étonner du désir de discrétion de ses membres. M. Plante reconnaît d'ailleurs que le travail effectué par le Réseau ne peut l'être que par une équipe, et déplore que le préfet tente d'assimiler le Réseau à son-porte-parole.
Le préfet affirme de plus que les accusations du Réseau dans le dossier de la coopérative de santé de Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup sont totalement fausses et diffamatoires. Il est opportun de mentionner que le Réseau, dans le communiqué concerné, n'a d'aucune manière prétendu qu'un acte illégal avait été posé, notant seulement croire « nécessaire de ne pas faire abstraction de certaines questions éthiques » à propos d'une « apparence de conflit d'intérêts ». Selon Transparency International, « un conflit d’intérêt intervient lorsqu’une personne physique ou morale [...] doit choisir entre le respect de ses devoirs professionnels et ses intérêts privés. »
La MRC ayant été condamnée en janvier 2011 à dédommager une citoyenne après que l'inspecteur municipal Paul Pelletier ait été reconnu coupable d'attaques personnelles, le Réseau trouve douteux que le préfet insiste pour défendre ce dernier bec et ongles en conférence de presse contre une autre plainte de citoyen. Le tribunal avait notamment estimé que M. Pelletier avait « franchi le seuil de l'intolérable ». Le préfet a également le devoir de défendre les intérêts de la population en tenant compte des multiples plaintes contre ses employés par plusieurs citoyens.
Finalement, la décision de Michel Lagacé et de Michel Morin de refuser arbitrairement le droit de parole au porte-parole du Réseau Roger Plante est illégale et le Réseau a porté plainte au MAMROT pour chaque infraction à la loi constatée.