Réseau d'information sur les municipalités — MRC de Rivière-du-Loup

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Préserver la maison Stanislas-Belle pour la mémoire de son œuvre

6 février 2022

Le Réseau d’information sur les municipalités croit que la notion de patrimoine est mal comprise par une partie des intervenants dans le débat sur la démolition de la maison Stanislas-Belle, au centre-ville de Rivière-du-Loup.

La Loi sur le patrimoine culturel définit un « immeuble patrimonial » par « tout bien immeuble qui présente un intérêt pour sa valeur archéologique, architecturale, artistique, emblématique, ethnologique, historique, paysagère, scientifique, sociale, urbanistique ou technologique ».

Stanislas Belle sera photographe à Montréal et à Saint-Jean-sur-Richelieu avant d’immortaliser la région pendant 20 ans entre 1894 et 1914. Formé à New York, il éditera en 1906 aux États-Unis un livre de photographies de Rivière-du-Loup. Le musée du Bas-Saint-Laurent mais aussi le musée national des Beaux-Arts du Québec détiennent des dizaines de milliers de ses photographies. M. Belle léguera son commerce à Ulric Lavoie, qui lui-même passera le flambeau à Antonio Pelleter. Ces trois photographes, actifs pendant 64 ans, totalisent au moins 80 000 photos qui représentent une part inestimable du patrimoine photographique du KRTB.

Pourtant, la quasi-totalité du débat a porté sur les qualités architecturales de la maison Stanislas-Belle. Peu d’intervenants ont souligné son intérêt historique.

Le citoyen et ex-avocat Daniel LeBlond est du nombre. Dans son mémoire très fouillé présenté à la consultation publique du 12 janvier, il invoque des arguments distincts pour la valeur architecturale et paysagère de la maison Stanislas-Belle et pour sa valeur historique. Il rappelle que Stanislas Belle « est de tous les photographes celui qui a légué le plus riche héritage du patrimoine bâti de notre ville au tournant du XXème siècle. »

Évoquant aussi le passage dans ses murs de l’Alliance française, ancêtre de notre bibliothèque municipale, M. LeBlond souligne avec raison que « l’histoire de cette maison est suffisamment riche pour justifier sa protection de la destruction. » Il arrive à cette conclusion avant même d’avoir parlé d’architecture. D’ailleurs, plusieurs citoyens jeunes ou vieux ont découvert Stanislas Belle à l’occasion de la consultation publique.

Le Réseau rappelle que selon la Loi sur le développement durable, le patrimoine culturel transmet les valeurs de la société de génération en génération. Alors que Stanislas Belle touche l’histoire de toute la région, le conseil municipal doit veiller à cette transmission et n’a aucune légitimité pour autoriser son érosion lente et pernicieuse.

Le Réseau profite de l’occasion pour encourager tous les citoyens à consulter l’œuvre de Stanislas Belle disponible sur Internet :


Mots-clés : Rivière-du-Loup