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Le maire Simon Périard s'attaque à la transparence à la MRC

22 octobre 2019

Connu pour ses positions critiques envers la SÉMER, le maire de Saint-Paul-de-la-Croix Simon Périard élargit son offensive à la MRC de Rivière-du-Loup.

Dans sa lettre au premier ministre demandant une enquête sur la SÉMER, le maire Périard en profite pour signaler « certains problèmes de transparence et de circulation de l’information à la MRC ». Il déplore l’absence de votes lors des séances et que « les documents requis à la prise de décisions lors de séances publiques [ne sont] pas disponibles dans les temps requis par la loi ». Des lacunes si importantes qu’elles l’empêchent de prendre des décisions éclairées au conseil, selon lui.

Pour le Réseau, ces déclarations mettent l’ensemble des maires dans l’embarras et ébranlent la légitimité des décisions prises à la MRC. On en comprend que seul le préfet Michel Lagacé décide de l’issue de chaque question en contrôlant l’information accessible et en ne tolérant aucun vote ni discussion en séance publique, une doléance de longue date du Réseau.

Le 17 octobre, le maire Périard a ouvert un nouveau front en déposant une résolution sur l’élection du préfet au suffrage universel. Il s’est agi d’un des rares votes au conseil de la MRC, ce qui a forcé les autres maires à se prononcer publiquement et a mis au jour l’hypocrisie de la mairesse de Rivière-du-Loup, ouvertement favorable à l’idée, qui a pourtant voté contre.

Autre anecdote révélatrice de la culture du secret à la MRC : dans une entrevue plus tôt en septembre, le maire Périard avait révélé que c’est par l’entremise des médias qu’il avait appris que le projet de schéma d’aménagement de la MRC avait été rejeté par le Ministère des Affaires municipales le 28 août dernier. Le Réseau avait en effet publié un document officiel le 22 septembre, après une séance de la MRC où aucune mention de ce refus n’avait été faite ni au maires ni au public. C’est seulement à la séance du 17 octobre que le préfet avait daigné aborder le sujet, mais en minimisant les sévères critiques du document par plusieurs ministères du gouvernement, notamment en matière de sécurité civile et de protection de l’environnement.

Selon le maire Périard, la MRC est d’ailleurs minée par « d’autres lacunes administratives trop nombreuses à énumérer ». Cette semaine, il a créé une page Facebook qu’il compte consacrer à ses activités politiques municipales et il a invité les citoyens à le contacter. Ce pourrait être le début du grand déballage, une très mauvaise nouvelle pour le préfet Michel Lagacé, qui règne d’une main de fer mais qui fait désormais face à un opposant impossible à museler.

Déjà, l’annonce de sa demande d’enquête sur le fiasco de la SÉMER a suscité un torrent de commentaires positifs sur les réseaux sociaux. Parmi eux, une internaute se demande pourquoi « les autres maires de la MRC [sont] si silencieux et que seul le maire de Saint-Paul s'interroge sur cette situation »… Ce à quoi un autre répond, lucide : « On dirait qu'ils ont peur du chef! ».

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