Réseau d'information sur les municipalités — MRC de Rivière-du-Loup

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Changement climatique: la Ville de Rivière-du-Loup se traîne les pieds

8 octobre 2018

À l’occasion de la publication du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le Réseau d’information sur les municipalités accentue la pression sur la Ville de Rivière-du-Loup pour un plan climatique ambitieux et cohérent.

En mars dernier, le Réseau avait abordé la question du bilan de gaz à effet de serre (GES) de la Ville de Rivière-du-Loup à la séance du conseil municipal. En effet, en février 2012, la Ville avait reçu de la firme YHC Environnement un rapport détaillé sur ses émissions de GES qui recommandait 15 projets de réduction émissions. Le porte-parole du Réseau a donc demandé au conseil municipal si les recommandations du rapport avaient été suivies.

Le Réseau a voulu savoir si les émissions de GES, qui s’élevaient à 573 tonnes en 2008, avaient été réduites et si l’objectif de réduction de 20 % entre 2008 et 2020 allait être atteint. À la surprise générale, depuis 2012, aucune information n’avait plus été recueillie sur les émissions de GES. Le Réseau estime que ne pas faire un suivi des émissions entre 2012 et 2020 est une mauvaise pratique de gestion, car il est impossible de savoir si on va dans la bonne direction.

Selon le directeur général de la Ville Jacques Poulin, « on est bien enclenché dans notre étude, on avait même un petit peu d’avance la dernière fois que je l’ai regardée en 2012; depuis ce temps-là on l’a mis un petit peu de côté mais on a continué de travailler sur le plan d’action ».

Le Réseau avait pourtant demandé à la Ville en vertu de la Loi sur l’accès aux documents « les plans de transition vers les énergies renouvelables des services municipaux » et n’avait reçu aucun autre « plan d’action » que l’étude de 2012. Le Réseau doute donc de l’existence d’un autre plan d’action.

En résumé, le Réseau déplore que les mesures de réduction des GES soient « mises de côté » par la Ville.

Même si elle est conseil municipal depuis 2005, la mairesse Sylvie Vignet n’avait pas paru bien informée sur le sujet et avait dû se tourner vers M. Poulin pour obtenir la plupart des réponses. Il était donc évident que la réduction des émissions de GES n’était pas une priorité pour elle et pour la Ville.

Pour le Réseau, le seul plan d’action valable est un plan public, à jour et dont les résultats sont publics également, et surtout un plan ambitieux. En effet, selon le GIEC, « la limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C nécessiterait des transitions rapides et de grande envergure dans les domaines de l’aménagement du territoire, de l’énergie, de l’industrie, du bâtiment, du transport et de l’urbanisme. » Malgré ses compétences en aménagement du territoire et en urbanisme, la Ville se contente d’un plan qui ne se soucie que son propre impact sur le climat.

De plus, la Ville devra réviser son objectif de réduction à la hausse, puisque le rapport du GIEC publié dimanche informe que les émissions nettes de GES « devraient être réduites d’environ 45 % par rapport aux niveaux de 2010 d’ici à 2030, et il faudrait atteindre un ‘bilan nul’ des émissions aux alentours de 2050 » pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.

Le Réseau demande donc à la Ville de Rivière-du-Loup de produire un vrai plan de réduction des émissions de GES des activités publiques et privées, d’en faire la mise à jour publiquement et régulièrement au conseil municipal et d’engager la responsabilité du conseil sur l’atteinte d’objectifs concrets.

Ressources

Enregistrement audioEntrevue avec la mairesse de Rivière-du-Loup Sylvie Vignet et discussion [28m36s]
CIEL-FM, le 10 octobre 2018

Mots-clés : Rivière-du-Loup