Réseau d'information sur les municipalités — MRC de Rivière-du-Loup

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Le Réseau demande à Québec de stopper le projet éolien Bas-Saint-Laurent

26 avril 2016

Le Réseau d'information sur les municipalités demande au gouvernement de ne pas donner le feu vert au projet éolien Bas-Saint-Laurent qui, s'il est rentable pour les promoteurs publics et privés, ne l'est pas du tout pour la société québécoise dans son ensemble.

Le parc éolien Bas-Saint-Laurent est mené par les 8 MRC du Bas-Saint-Laurent et de la Régie intermunicipale de l'énergie Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine à 50 % et par la firme Électricité de France à 50 %. Le rapport du BAPE a été déposé le 23 février et la MRC « souhaite incessamment l'adoption par le gouvernement du Québec du décret gouvernemental », a annoncé Michel Lagacé, lors de la séance de la MRC du jeudi 21 avril dernier.

Le préfet Lagacé a déclaré que le projet était si rentable que consulter la population serait inutile. Il a indiqué que la MRC avait adopté un règlement d'emprunt de plus de 8 millions de dollars, l'équivalent du budget annuel de l'organisme. Il avait déjà indiqué en septembre dernier que le projet allait rapporter 6,6 millions de dollars par année aux partenaires publics.

Selon des études concurrentes d'Hydro-Québec et de ses détracteurs, le développement de l'industrie éolienne est responsable d'entre le quart et la moitié de l'augmentation du prix de l'électricité au Québec. Selon le journaliste Francis Vailles, épaulé par des professeurs spécialistes en énergie, le développement d'énergie inutile coûte entre 680 millions et 1,2 milliard par an aux contribuables au profit de quelques promoteurs publics et privés qui, comme Michel Lagacé, crient sur tous les toits que cette politique est bénéfique pour le Québec.

Hydro Québec a affirmé en janvier que le Québec aurait des surplus d'électricité de 75 TWh pour 2015 à 2023. Même si le Québec avait besoin d'énergie, le Réseau est d'avis qu'Hydro-Québec devrait être maître d’œuvre du projet à 100 %. Les contribuables épargneraient ainsi l'équivalent des profits que font les partenaires public et privé réunis, soit plus de 13 millions de dollars par an sur 20 ans si l'on présume que le partenaire privé fait le même profit que les partenaires publics. Cela totalise 264 millions de dollars en 20 ans.

En outre, il est probable qu'Hydro-Québec n'aurait pas à emprunter pour financer un projet de cette envergure. Si elle devait le faire, elle le ferait avantageusement, ayant une cote de crédit de haute qualité (high grade), selon l'agence de notation Moody's. Enfin, Hydro-Québec pourrait faire des économies d'échelle en réalisant elle-même des projets éoliens.

Pour le Réseau, il est ironique que quelqu'un qui s'est présenté pour un parti qui s'opposait aux projets éoliens privés soit un enthousiaste de la reprivatisation de notre énergie électrique québécoise au profit d'entreprises étrangères et des partenariats public-privé.