Réseau d'information sur les municipalités — MRC de Rivière-du-Loup

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Rivière-du-Loup: des élus payés pour voter et se taire

28 mars 2016

Le Réseau d'information sur les municipalités demande aux élus de Rivière-du-Loup de faire preuve de confiance et de leadership en abolissant les séances préparatoires au bénéfice de la démocratie et du développement.

Pour le Réseau, les citoyens ont droit d'avoir des attentes pour le développement de leur milieu. Les élus donnent l'impression de gérer au jour le jour sans avoir de vision à long terme. Par exemple, comment repenser le plan d'urbanisme sans l'envisager dans un grand Rivière-du-Loup?

À Rivière-du-Loup, on a vu la mise au pas des conseillers qui ne s'expriment plus à leur guise lorsqu'ils sont interpellés aux séances de conseil. À la MRC, le maire, qui détient près de la moitié des votes, ne prononce jamais un mot. Des attitudes qui dénotent un manque d'assurance et de leadership. Le débat est totalement évacué des séances de conseil tant à la ville qu'à la MRC et cela vide la vie publique de son sens et désintéresse les citoyens de la politique municipale. Accepterait-on que l'Assemblée nationale tienne ses débats à huis-clos? C'est pourtant ce que les citoyens vivent en région.

Le maire Gamache touche 85 114 $ en salaire et allocations de dépenses à la ville et à la MRC. Un conseiller louperivois gagne 19 760 $. Ensemble, cela représente environ 204 000 $ par an pour lire d'un ton monocorde les titres des résolutions discutées d'avance, les appuyer et les seconder. On ne connaît jamais les opinions de ces élus sur la majorité des sujets. En plus, les procès-verbaux de la Ville abusent de jargon juridique et technique incompréhensible pour les citoyens.

Les citoyens ont droit d'assister aux débats sur les enjeux qui les concernent et non à une mauvaise pièce de théâtre où tout est déjà joué. Ils ont droit de connaître les points qui sont discutés et qui, faute de consensus, ne seront jamais amenés en séance publique.

Pourtant, cela n'a pas toujours été ainsi. Avant l'arrivée de Michel Lagacé à la tête de la MRC, il fut un temps où il n'y avait pas de séance préparatoire privée et où les enjeux étaient discutés devant les citoyens présents. À la Ville de Rivière-du-Loup, on se rappellera que l'ex-conseiller Me Yvon Lemieux forçait le débat public aux séances de conseil. Ce n'est pas le rôle du greffier ou du directeur général à détenir le pouvoir dans un conseil municipal comme on peut le penser à Rivière-du-Loup.

Les conseillers ne sont pas impuissants face à ce système. Par exemple, sous l'administration du maire Louis-Marie Bastille (toujours en poste), lorsque Gérald Guay était conseiller municipal de Saint-Modeste, il boycottait les séances préparatoires, obligeant le conseil, le vote venu, à s'expliquer et à débattre. D'ailleurs, la commission Charbonneau s'est penchée sur le secret de ces séances préparatoires et a proposé de les interdire dans la plupart des cas (recommandation 51).

Des personnalités louperivoises fortes, respectueuses de la démocratie comme le regretté Yvon Lemieux ou Bruno Gagnon ont suffisamment de leadership, de confiance et de vision pour être rassembleurs, ne pas fonctionner en cachette et répondre aux journalistes. Rivière-du-Loup est une ville de prestige qui mérite des élus de prestige, mais une ville qui n'a plus de temps à perdre à stagner avec des élus paralysés, affirme le Réseau.

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