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Laïcité : Saint-Arsène endosse un pamphlet de Jacques Brassard
19 mars 2011
Dans la lignée du débat sur la neutralité religieuse de l'espace public, la municipalité de Saint-Arsène a cru bon de publier à même son journal municipal un texte pamphlétaire de Jacques Brassard s'attaquant violemment aux tribunaux, aux « athées de souche », aux agnostiques et au Mouvement laïque québécois.
L'éditeur du journal municipal, soit la municipalité de Saint-Arsène, préface le texte du polémiste notoire en demandant aux citoyens de le « lire et [de le] méditer ».
Que voulez-vous? Les athées et les agnostiques ont des âmes si fragiles et si délicates qu'un simple signe de la croix peut les faire choir dans un inconfort tellement angoissant qu'elles pourraient demeurées (sic) à jamais détraquées.
[... J']accorde [à Jean Tremblay] mon appui sans équivoque sur la question de la prière et des symboles catholiques. Qu'adviendra-t-il de sa cause devant les tribunaux supérieurs? C'est à risque! Car, c'est bien connu, les décisions provenant du « gouvernement des Juges » sont loin d'être toujours respectueuses de nos racines, de notre histoire et de notre identité.
Selon la Cour suprême du Canada, « une majorité religieuse, ou l’État à sa demande, ne peut, pour des motifs religieux, imposer sa propre conception de ce qui est bon et vrai aux citoyens qui ne partagent pas le même point de vue. »
Le Réseau d'information sur les municipalités estime que l'usage des ressources publiques afin de répandre les opinions radicales de Brassard, qui accuse le MLQ d'être en « croisade en vue de fracasser la matrice judéo-chrétienne du peuple québécois », entre en conflit avec le devoir de réserve de la municipalité sur les plans religieux et même politique. En endossant les déclarations incendiaires de Brassard, Saint-Arsène réduit les citoyens réclamant la neutralité de l'État à « quelques athées présents » aux séances publiques, « à l'âme hypersensible ».
