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Saint-Épiphane: inquiétudes pour la sécurité publique

Le Réseau d’information sur les municipalités constate des lacunes dans la sécurité publique à Saint-Épiphane et demande des correctifs.

Depuis peu, un défibrillateur a été installé dans le centre communautaire. Il s’agit du seul défibrillateur de la municipalité. Cependant, il est accessible seulement lorsque la salle est louée pour une activité. Les usagers de la patinoire voisine du centre, les services de secours et toute autre personne aux environs n’y ont pas accès.

Lors de la séance du conseil municipal du 15 janvier, un pompier de la municipalité a demandé au conseil de rendre accessible le défibrillateur en tout temps, comme au guichet automatique de Saint-Arsène où l’équipement n’est pas verrouillé. Le conseil a été peu réactif. Le Réseau aurait souhaité un engagement clair en ce sens. « Un conseil responsable aurait décidé séance tenante de donner libre accès au défibrillateur pour tous. Il s’agit d’une question de sécurité publique », regrette le porte-parole du Réseau Roger Plante.

Dans un autre dossier, le Réseau a constaté que l’ancien réservoir d’eau de la municipalité était enserré par une courroie de nylon et des planches de bois à la manière d’un baril afin de solidifier la structure.

Questionné au sujet de ces travaux à savoir s’ils étaient approuvés par un ingénieur, le maire Rénald Côté a indiqué que lui et le conseil étaient « assez intelligents pour penser à cela eux-mêmes » et que les employés municipaux mesuraient régulièrement les mouvements éventuels. Ironie de la situation, le maire Côté invoquait lui-même les risques d’un effondrement dû à un tremblement de terre lorsqu’il mobilisait des subventions pour le nouveau réservoir, risques peu atténués par les modifications apportées. « Les citoyens sont inquiets et ne comprennent pas », a rapporté M. Plante au sujet de ses discussions avec la population.

Un pompier présent a indiqué lors de la séance du conseil que si la structure cédait, un loyer abritant une famille avec des enfants situé dans un sous-sol serait immédiatement inondé. Le Réseau indique que le conseil municipal s’expose à une lourde responsabilité civile ou pénale en raison de l’amateurisme de la manœuvre qui crée une fausse impression de sécurité.

Le maire a aussi affirmé qu’il se chargerait personnellement d’inspecter le revêtement intérieur du nouveau réservoir d’eau en invoquant ses multiples compétences. Encore une fois, le Réseau rappelle que la qualité des travaux sur des infrastructures publiques devrait être garantie par des personnes compétentes pour des raisons évidentes de sécurité et de saine gestion. Le projet a coûté plus de 1,6 million de dollars.

« Les élus municipaux ne doivent pas se substituer aux experts dans des dossiers relevant de la sécurité ou impliquant des travaux d’envergure. », estime M. Plante, qui indique que cela survient dans plusieurs petites municipalités. « Les citoyens ont le même droit à la sécurité partout ».